L'un des remparts à franchir avant d'accepter pleinement l'idée qu'il existe d'autres êtres intelligents dans la galaxie est la définition de l'humain.
Actuellement, nous ne savons donner cette définition, parce que nous n'avons aucun exemple extérieur : comment trouver un caractère commun à une catégorie qui n'a qu'un représentant ? Donc, forcément, nous sommes uniques.

Comment appréhendons-nous alors un hypothétique extraterrestre ?
Comme autre chose tout simplement, un "alien". Ni un animal, ni un humain, juste autre chose.
C'est un troll ou un elfe, un être irréel sur lequel nous pouvons projeter aussi bien nos pires peurs que nos plus belles espérances.

Peut-être accepterions-nous plus aisément son existence si nous savions définir ce que nous sommes...
Peut-être alors comprendrions-nous tout simplement que ce qui nous définit est tellement large que nous pouvons étendre la catégorie aux autres êtres intelligents.

L'homme et l'animal

Depuis des centaines, voire des milliers d'années, peut-être depuis toujours, nous avons essayé de trouver une différence entre le règne animal et l'humain. "Le rire est le propre de l'homme" m'a toujours semblé la meilleure définition, elle a au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux...
Il y a aussi la parole, la pensée introspective et une tonne d'autres caractéristiques... Mais comment savoir ? Plus la science avance, plus le nombre de critères s'amenuisent. Un singe pourrait-il parler si sa gorge était plus déployée ? La parole n'est-elle pas plutôt une simple évolution physique qui a permis l'évolution psychique ?

Au sens physique, nous sommes des animaux. Génétiquement, nous sommes extrêmement proches des singes, la variabilité génétique entre les humains et les primates peut être inférieure à celle que l'on trouve à l'intérieur du groupe des humains.
Pourtant nous dominons la Terre, indéniablement, quelque chose s'est produit dans l'évolution, qui a amené l'humain à se détacher du règne animal, et à s'en sentir extérieur.
Si, physiquement, l'écart entre un singe et un humain est indéfinissable, il faut chercher ailleurs. On en vient à se demander quelle est la nature de la pensée. En quoi la pensée humaine est-elle différente de la pensée animale ? Elle l'est, forcément, car il faut bien expliquer l'expansion hégémonique du genre humain. La seule autre option est de considérer que c'est un hasard...

Nous avons extrêmement peu de moyens pour établir des critères de distinction entre l'homme et l'animal car nous n'avons que peu d'exemples à notre disposition : sur Terre l'humain est l'humain, il n'y a pas d'autre "humain".
C'est un peu confus parce que, justement, on touche ici à l'inconcevable.
Pour établir des critères de distinction entre, par exemple, le groupe des canidés et le groupe des felidés, on a besoin d'observer plusieurs races de chaque groupe et de prendre comme critères les caractéristiques qui sont à la fois similaires dans un groupe et différentes d'un groupe à l'autre.
Pour parler clairement, si je ne connais qu'un chat noir et un chien blanc, et si on me demande un critère pour distinguer les chats des chiens, je répondrais, sans l'ombre d'une hésitation, que les chats sont noirs alors que les chiens sont blancs. Facile.

Tout ce qui nous sépare de tous les animaux peut être pris comme critère de distinction : nous parlons, construisons, rions, dansons... Mais quel critère est pertinent ?

Nous ne savons pas ce que nous sommes...

L'homme et l'alien

Dans toutes les cosmogonies, le divin a créé l'humain au sein d'une nature préexistante, ou a créé la nature pour l'usage et l'agrément des hommes. Dans la culture chrétienne, l'homme est à l'image de Dieu. Quelle est la place d'êtres extraterrestres dans cette conception du monde ? Aucune.
Comment alors s'étonner que nous ayons du mal à intégrer l'existence de tels êtres dans nos cultures ?

L'absence de définition scientifique de ce qu'est un humain laisse la voie libre à toutes les interprétations religieuses. Il est donc naturel d'en venir à parler de Dieu pour définir l'être humain. C'est notre seule chance... Or les définitions fournies par les croyances postulent toutes l'unicité de l'homme.

Admettre l'existence d'êtres intelligents extraterrestres, amène forcément à remettre en cause ces croyances. Au mieux pour les adapter, au pire pour les balayer. C'est une déstabilisation profonde, nous sommes alors totalement incapables de nous définir.
Le jour où l'existence d'extraterrestres sera avérée, il faudra se poser la question de la nature humaine. Si des êtres autant capables que nous de parler, de construire et de rire existent, ils sont plus proches de nous que n'importe quel animal terrestre. Pourtant, génétiquement, s'ils ont des gènes, ils seront fatalement bien plus éloignés de nous que le plus étrange des animaux terrestres.

Admettre l'existence de ces extraterrestres, intelligents, capables de venir nous rendre visite, implique donc non seulement de placer la définition de l'humain sur des critères non génétiques, disons spirituels, mais aussi de rejeter les idées d'unicité des croyances ancestrales.

Tout un programme...

L'âme humaine

La spiritualité donne un nom à la caractéristique principale d'un humain : le libre arbitre. Nous avons la faculté d'oublier nos instincts, notre programmation basique, pour prendre un autre chemin.

Dans les lettres ummites (D791-1 et D791-2), ce thème est également abordé, il est dit que l'humain a la faculté d'exercer une volonté pour influencer l'évolution de l'univers. L'humain est le moyen, nécessaire, d'altérer la marche déterministe de l'évolution physique.

Dans Johnny Milou, j'ai synthétisé ces idées par la formule "nous sommes des êtres créateurs". L'humain est présenté comme la combinaison de deux êtres : l'un physique, animal, l'autre spirituel, divin. Nous sommes une âme incarnée dans un corps. Et, à ce titre, nous pouvons exercer notre libre arbitre.